Mise en voix et mise en jeu d’un texte littéraire
22 au 26 janvier 2007. Océanium, Dakar. Rémi Secret et Corinne Saint-Faust
Ce compte rendu est construit par domaines d’activités : Déplacements, duos etc…. Un exercice ayant souvent plusieurs buts (espace – voix ; espace – contact ; écoute – contact etc.), il sera par conséquent nécessaire d’effectuer soi-même différentes connections.
Mise en route 1
Echauffement corporel : massage du visage (lâcher la mâchoire ; tenir sa mâchoire et la faire bouger sans exagérer les mouvements) puis la nuque – tourner gauche et droite puis tourner en étant vigilant (toujours être attentif à son corps ; ne pas lui faire mal), les épaules successivement, les monter, leur faire effectuer des rotations. Les coudes (sculpter l’air par leur déplacement), les poignets. Désolidariser son torse en lui faisant effectuer des déplacements de gauche à droite (ou le contraire selon vos options politiques !), faire tourner les hanches, les genoux, les chevilles, les pieds…
Finir par la sensation d’une petite bille dans sa main qu’on fait tourner et avec laquelle on joue, puis une bulle qui peut grossir et qu’on peut finir par envoyer à ses camarades.
Mise en route 2
Echauffement vocal : travail sur la respiration. Bien insister sur la position de base. Les pieds bien plantés dans le sol, la tête tirée vers le ciel….
Faire prendre conscience d’une respiration profonde ; ventrale. On inspire avec le nez ; on gonfle le ventre… Attention, on ne lève pas les épaules sinon on contracte la gorge. On expire avec la bouche de façon régulière et lente.
Emission de sons : faire résonner le souffle de façon à émettre des sons différents.
Poitrine – un son médium (c’est le son qui sort naturellement) avec un A.
Bas du dos – un son plus grave avec un O.
Tête – un son aigu avec un I.
Attention : Bien veiller à ce que les enfants n’aillent pas au bout du souffle totalement.
Espace
• Déplacements dans l’espace avec marche au ralenti, au signal arrêt en statue ; faire un vrai travail sur l’immobilité. Leur faire prendre conscience de la maîtrise de tout leur corps – insister sur l’énergie qui circule partout mais qui n’est pas de la tension.
• Statues on fait un mouvement et on s’arrête de façon à déstructurer son corps ; on prend conscience de son corps dans l’espace par rapport aux autres mais aussi de son espace intérieur… » comment je suis, où est mon bras ; ma jambe etc… »
• Déplacements ; on prend le temps de rencontrer les autres, chaque fois qu’on croise quelqu’un on lui donne son poids en prenant appui sur lui par différentes parties du corps.
• Déplacements ; au signal on s’arrête en statues expressives, on suit les sentiments donnés par le meneur.
• Déplacements et sensations : on marche dans différentes matières : ex : prairie, sable, sable qui est brûlant, boue, eau… à vous de laisser aller votre imagination.
• On marche à deux en étant dans la même respiration puis quand on est bien installé dans sa marche, les duos se regroupent encore jusqu’à arriver à une marche collective, on peut varier les rythmes de marche.
• Le phagocytage : les participants sont répartis dans l’espace ; un démarre et va « avaler » quelqu’un qui se met en route alors, c’est le dernier pris qui mène le rythme et fait vivre sa marche aux autres, il est un temps « le leader ». Dès qu’il a pris quelqu’un d’autre, il se fond dans le groupe.
Cet exercice se fait en plusieurs temps ; d’abord uniquement sur la marche puis ensuite avec émission d’un son en crescendo. A la fin, le dernier leader retourne à sa place et chacun doit retrouver sa place de départ.
Attention : veiller à ce que les déplacements se fassent en groupe et non en ligne ou à la queue leu leu. Le crescendo est valable pour chacun ; certains seront encore dans le chuchotement d’autres à voix forte… il faut qu’ils arrivent à garder leur propre son et leur force d’émission ; ils forment un groupe où chacun est un individu.
Des duos et du contact
• Deux dos à dos, on donne son poids à l’autre et on avance ensemble (en fait un avance et l’autre recule…) puis dos à dos toujours en donnant bien son poids à l’autre, on s’assied et on se relève ensemble.
• Le dur, le mou : un sculpte l’autre dans un sentiment donné, être attentif à mettre l’autre dans une position relativement confortable ; l’exercice est parfois un peu long. Quand les sculpteurs ont fini, ils se déplacent ensemble et regardent les statues en donnant leur propre interprétation du sentiment.
• Travail de l’aveugle et du meneur. On mène l’autre avec des gestes précis, puis avec un son. C’est un travail difficile d’écoute et de confiance. Vous devez donc être particulièrement vigilants.
• Le miroir : travail de concentration et d’écoute - un meneur et un suiveur, travailler dans la lenteur et le regard. On peut inverser les rôles en cours d’exercice.
• Le miroir suite : un émet une lettre l’autre donne tout de suite un mot. Chaque duo constitue ainsi un sac de mots. Il faut bien recevoir les mots et les laisser résonner en soi.
• Dans la deuxième partie de l’exercice, un vient face au public et va puiser dans son sac de mots pour raconter une histoire. Il peut ne puiser qu’un seul mot comme il peut tous les prendre.
• Le culbuto ou la bouteille : un participant au milieu, les autres en cercle autour de lui, il se laisse aller, ce sont les autres qui se l’envoient de l’un à l’autre. On peut utiliser cet exercice en faisant émettre du texte.
Travail sur le rythme
En rond :
• un tape dans les mains ; le suivant fait de même et ainsi de suite, on commence doucement, puis le rythme s’accélère.
• un passe un geste qui circule ainsi dans le cercle, jusqu’à ce qu’un des participants le transforme.
• Ensuite on fait passer un geste et un son… toujours aller du lent vers le plus rapide jusqu’à trouver le rythme du groupe.
• Orchestre vocal : Chacun chante son prénom à son tour puis le meneur fait vivre une chorale.
Travail sur le texte
– Déplacement dans l’espace, arrêt en statue. (déstructuration de la colonne d’air) émission d’un passage de texte ou d’une phrase à voix soutenue.
– Retrouver sa réplique jumelle. Tous les participants reçoivent une phrase, elles sont toutes en double.
On se met en rond et on articule sa phrase sans le son ; chacun doit retrouver son double, une fois son partenaire trouvé, on s’entraîne à dire cette phrase ensemble.
Ensuite face au public, un articule ; l’autre (caché) donne le son – inversion des rôles
Improvisations
– Face au public, un sculpteur crée une composition avec trois statues – trois participants qu’il met dans des positions précises. Une fois la sculpture finie, chacun des participants ayant intégré sa position, on démarre un mouvement et une improvisation.
Imagination collective
• L’histoire à tour de rôle : Tous en rond : Un commence une histoire et dans le sens des aiguilles d’une montre on complète tour à tour l’histoire, sachant qu’on peut s’arrêter au milieu d’une phrase, on peut partir dans le fantastique mais il faut conserver sa logique au récit (par ex : pas de changement de narrateur).
• Idem exercice précédent mais c’est le meneur qui choisit celui qui parle en posant la main sur son épaule. Tant que la main est posée, celui qui a été choisi doit parler. Dès que la main s’enlève, il s’arrête même en milieu de phrase.
Références des textes sur lesquelles les stagiaires ont travaillé au cours du stage
Lundi : répliques prises dans « En passant » de Raymond Queneau - Folio Junior Théâtre
Mardi : « Litaniques » de Jacques Rebotier – l’arbalète Gallimard
Mercredi « Quand on était petit » de Claude Carré dans « Petites scènes à jouer » Acte sud junior et « L’os de Mor Lam » de Birago Diop – Les Nouvelles Editions Africaines
Jeudi : « Les Amants du métro » de Jean Tardieu – Folio Junior Théâtre. Et un poème de Guillevic
Vendredi : Le monologue d’Hermione dans « Andromaque » de Racine et « Une voix sans personne » dans « La comédie de la comédie » de Jean Tardieu - Folio