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Paratou, un parapluie en brousse

Publié le 28 octobre 2020

La zone Afrique occidentale est fière de compter parmi ses directeurs et directrices, une auteur/illustratrice de littérature jeunesse.

Marion Traoré, coordonnatrice primaire de l’école André Malraux à Bobo-Dioulasso (Burkina-Fasso) publie son premier ouvrage chez Cépages. Sékou, le fils du chef d’un village africain, revient un jour du marché avec un drôle de trésor. C’est un beau parapluie qu’il met à la disposition des villageois. Ceux-ci ne vont pas manquer d’idées pour l’utiliser. Et vous ? Qu’en feriez-vous ?

Un livre à ajouter dans vos classes et BCD ! « Parce qu’un livre, c’est beau quand il est lu ! » nous rappelle Marion.

Avis de Ricochet
Quelque part en Afrique, dans la brousse, Sékou accompagne son père, le chef du village, au marché. Il en ramène un grand parapluie aux couleurs de l’arc-en-ciel qu’il nomme Paratou. Il fait une annonce officielle pour inviter tous les villageois à s’en servir. À une seule condition, qu’ils le rapportent, en bon état, chaque soir devant la case de son père. « Depuis lors, le parapluie n’a plus l’occasion de s’ennuyer. » Les années passent, Sékou, devenu le chef du village à son tour, découvre le parapluie abîmé devant sa porte. Son fils Boubacar rapporte un autre objet en revenant du marché.

Ce parapluie multifonctionnel sert de parasol durant les jours de grosse chaleur et de parapluie en temps de pluie. Rien d’extraordinaire à cela. Mais les enfants l’utilisent comme cachette, tape à l’oeil, pour leur jeu de cache-cache. Il sert de perche pour cueillir des fruits et de « cabane à pipi » payante pour les voyageuses. Un concept mis en place grâce à l’imagination créatrice des enfants, lesquels profitent de prélever au passage un peu d’argent aux usagers. Un autre objet remplace le parapluie abîmé avec le temps. La tradition se perpétue de père en fils et de génération en génération. L’histoire ne nous dit pas la nature de l’objet qui remplace le parapluie. En revanche, le lecteur est invité à l’imaginer d’abord avant de découvrir à la dernière page toute une gamme d’objets potentiels.

Il était une fois le partage d’un bien par toute une communauté. Cet album fait le pari de proposer cette alternative. Il suffit de définir des règles et poser des conditions pour permettre à tout un chacun de jouer le jeu. Ce conte aux allures d’une randonnée démontre formidablement bien la possibilité de partage et de solidarité au sein d’un système. Enfin, ce récit illustré de collages au coloris pétillant sensibilise le lecteur à s’ouvrir sur un monde différent et lui offre une perspective autre.

Edwine Elisa Jaomazava